L'ATELIER DES MIRACLES - Valérie TONG CUONG

Ce roman est un de ceux que j'ai acquis au salon du livre, tout comme François Hollande ;-)

Je n'avais rien voulu lire à son sujet, à part les éloges croisées par ci par là, mais les éloges je ne trouve pas toujours cela justifié, du moins parfois ça ne rentre pas dans mes cases à moi ces livres qui font l'unanimité... Probablement mon côté poil à gratter... :-)

Et puis j'ai pris ce roman sur ma pile, après ma déception d'Heureux les Heureux.

Car L'ATELIER DES MIRACLES c'est un petit cappuccino au chaud un jour de neige...
Une sorte d'Arnica de papier.

L'histoire?
Prof d’histoire-géo mariée à un politicien narcissique, Mariette est au bout du rouleau. Une provocation de trop et elle craque, envoyant valser un élève dans l’escalier. Mariette a franchi la ligne rouge. 
Millie, jeune secrétaire intérimaire, vit dans une solitude monacale. Mais un soir, son immeuble brûle. Elle tourne le dos aux flammes se jette dans le vide. Déserteur de l’armée, Monsieur Mike a fait de la rue son foyer. Installé tranquillement sous un porche, il ne s’attendait pas à ce que, ce matin, le « farfadet » et sa bande le passent à tabac. 
Au moment où Mariette, Millie et Mike heurtent le mur de leur existence, un homme providentiel surgit et leur tend la main – Jean, qui accueille dans son Atelier les âmes cassées, et dont on dit qu’il fait des miracles. 

L'histoire, le style, m'ont fait penser à Anna Gavalda, à ENSEMBLE C'EST TOUT, et à Katarina Mazetti avec MON DOUDOU DIVIN (pour le côté "retraite")... à ce sentiment revigorant que l'on est pas seuls malgré l'impression du contraire parfois, qu'il y a des personnes dans l'ombre, prêtes à aider, même lorsque l'on pense avoir touché le fond.
Naïf? Peut être. Peut être pas.

Il y a une jolie réflexion sur le choix de "la chute ou l'élévation" à travers une métaphore religieuse dans cette histoire d'anges déchus arrivés dans un Purgatoire/Atelier, pour s'y laver, y trouver leur rédemption, s'y réparer, entre les mains d'un "bienfaiteur" omnipotent, aux "pieux mensonges", mais aux bonnes intentions pour sa propre survie...

Et malgré la profondeur, et la violence même, de certains propos, certaines scènes de la vie courante, face à un mari pervers narcissique, face à une culpabilité lancinante, ou dans des situations précaires, Valérie TONG CUONG nous montre combien parfois l'espoir est à la portée d'une main tendue (bien que jamais gratuite...).
Car, oui, quel que soit notre passé ou notre condition sociale, qu'on ait en apparence tout ou rien pour être heureux, on a tous notre part de malheur, et on la porte mieux à plusieurs, plutôt que de se délecter en regardant les autres sombrer:
"Eh oui on peut prendre plaisir à laisser son mari, sa soeur, son ami s'enfoncer. Par jalousie, par frustration, par besoin d'exister".

Oui, certaines personnes finissent par ne pas être aussi belles qu'on le croyait, des parents pas si protecteurs, le mensonge souvent latent, la vie souvent injuste.
Mais on ressort requinquée de ce brillant conte moderne et sensible, parce que surgit à chaque page cette urgence de vivre, cet encouragement à aller de l'avant, ce message que rien n'est perdu, jamais, jusqu'au bout. 

Une ôde à la guérison de nous même et de la société.
Et un joli coup de coeur (merci à JC Lattès d'y avoir cru).

"Nous avons tous besoin d'un cercle, même restreint, c'est humain. 
Savez vous que les gens seuls meurrent plus tôt? Ils meurent de n'avoir pas d'échange. Ils meurent de ne rien dire. Ils ne demandent rien, on ne leur donne rien, alors ils meurent - et on est impuissant."

Comments

[UnOranger]

Mama miaaaaa je comprends encore mieux ton pseudo!! Tu fais un de ces boulot!

Je me le commande toussuite!

[cassia]

Mais en fait tu me redonnes gout à la lecture toi, je ne savais jamais quoi choisir, j'ai souvent été déçue, maintenant je sais que j'ai juste à lire tes billets et faire mon choix.