L'IMPORTUN - Aude LE CORFF

Une nouvelle maison, pleine de charme, qui se révèle inquiétante. 
L’ancien propriétaire ombrageux qui s’impose. 
Lorsque la narratrice emménage avec son mari et ses enfants, elle n’imagine pas que sa vie va étrangement basculer. 
Quels souvenirs hantent le vieil homme? Quelle réparation cherche-t-il auprès d’elle? 
De quelle mémoire les murs de la maison sont-ils les gardiens?

Je vous avais parlé du premier roman d'Aude le Corff, Les arbres voyagent la nuit, qui avait été une bien jolie découverte (et bénéficiait déjà d'un très joli bandeau!).
Je n'ai donc pas caché ma joie en apprenant qu'elle sortait un deuxième roman: L'importun.

Un importun bourru qui s'impose, revendique son passé, ses murs... et qui, petit à petit, se laisse approcher et apprivoiser, apprend à partager, et finit par devenir important.

Les belles rencontres, celles dont on apprend beaucoup, sont les plus inattendues, de celles qui bousculent et obligent à sortir de notre silence, de notre zone de confort.
A (enfin) se confier, pour (enfin) trouver la paix, et prendre son envol (quel que soit l'âge).

L'importun est de ces livres qui, en quelques pages, vous parle énormément, sur le temps qui passe, les cicatrices portées par des êtres sensibles mais endurcis par leurs vies/le poids du passé, y compris celui des autres, et de l'Histoire, avec ses terribles injustices. 
Un livre sur l'absence cruelle des mots et/ou des sentiments mal partagés/dévoilés, les malentendus qui créent des gouffres.
Sur la solitude, et les peurs qui font parfois (trop) se taire...
Les pères, leurs manquements, leurs maladresses, l'éducation/la transmission... et les enfants qui grandissent si vite.
Avec, en toile de fond, une réflexion sincère sur le statut d'auteur, un peu en marge. 

L'importun est un roman très visuel, à l'ambiance douce et intimiste, comme la narratrice j'ai, dans ces pages, quitté Paris pour la Bretagne, et me suis petit à petit laissée envelopper.
Aude Le Corff plante une atmosphère (un peu comme dans un film de François Ozon, voyez?) entre tension et tendresse dans ce huis clos/face à face entre deux attachants personnages aux caractères forts, dans une maison à la présence puissante et troublante.
Une maison à l'image de ces personnages, abîmée mais séduisante, pleine de ces brèches qui font sa richesse.

"Je passe une partie de mes journées à écrire, l'autre à jardiner, les mains plongées dans les vers et les limaces. Pour me détendre entre deux chapitres, je surveille la floraison des roses, je respire la menthe et la glycine, je tourne mon visage vers le soleil. Et je me dis qu'il n'y a rien de plus doux qu'un monde d'enfants, de fleurs, de chats et de livres."

L'auteur(e) >> Âgée de 38 ans, Aude Le Corff a publié en 2013 son premier roman, Les arbres voyagent la nuit.

Comments

[Malo]

Je me suis forcé à finir ce livre, que j'ai trouvé bien mièvre et indolore. Ce qui m'a le plus gêné c'est l'écriture elle-même. Sans vouloir paraphraser l'un des commentaires précédents, j'ai vraiment eu l'impression de lire le journal intime d'une lycéenne. De plus, je n'ai pas reussi à m'attacher aux personnages, et notamment celui de la narratrice qui semble être une coquille vide, vivotant sans aucun objectif et sans aucune espèce de responsabilité. Roman assez embarrassant, donc.

[Marysette]

J'avais beaucoup aimé l'originalité du sujet de son premier roman, tant et si bien que je me suis précipitée sur "l'importun" .. quelle déception ! .. je l'ai trouvé tellement "cousu de fil blanc" que je me suis forcée à le terminer ! je n'évoquerai même pas l'écriture que j'ai trouvée digne d'une "rédaction" de fin de collège .. j'attends le prochain, mais ne cèderai pas à l'achat impulsif.

[L'or rouge]

Déjà noté tu penses :0) J'avais adoré son premier Les arbres voyagent la nuit, je rajoute ton billet avec les autres, bises

[Stephie]

Il faut déjà que je lise son précédent :)

[Laure]

Tu me donnes envie de partir faire un tour en Bretagne ;-)