Parlons coups de coeur pas récents mais toujours présents...
En lisant ce livre, j’ai eu 11 (ou 12 ?) ans à nouveau quand j’ai eu à lire « La case de l’oncle Tom » en 6ème ou même « Ne tirez pas sur l’Oiseau Moqueur ». Et mes cours de civilisation à la Fac, ce qui est tout de même moins loin que le collège (et PAS SI LOIN QUE CA tout court ;-))...
Il faut prendre ce livre tel qu'il est et se laisser tranquillement et naïvement embarquer...
J’ai frémi d’injustice, face à l’humiliation, j’ai insulté de très beaux personnages de salopes, j’ai stressé, serré les dents et applaudi le courage, rêvé aux mêmes changements et ri aussi face à des anecdotes qui peuvent sembler tellement ridicules maintenant.
J’ai repris conscience de beaucoup de choses (la ségrégation, le Ku Klux Klan, la peur, l’horreur…) et je me suis à nouveau interrogée... (je vous rassure, je le fais tout de même très régulièrement)
Le livre est trop gros pour être lu sans faire de pause et croyez-moi c'était un vrai effort de glisser le marque-page et de l'abandonner quelques heures.
Ca a été un vrai coup de cœur et pourtant certaines critiques que j’avais lues n’étaient pas très tendres, le jugeant trop « simple », accusant l’auteur (dont c’est le premier roman !) d’avoir suivi des cours d’écriture (et aloooooors ???? Pour obtenir un tel résultat, moi j’applaudis !!! Et je pense que Marc Lévy devrait songer à ce genre de stage dans ce cas !!!! (oui bon pardon à celles qui aiment Marc Lévy, mais hein……)).
L’épilogue de Kathryn Stockett est touchant, expliquant le pourquoi du comment elle a voulu écrire sur ce thème… (J'ai eu ensuite vent du procès d'une femme de maison chez son frère qui trouvait que le roman paraissait un peu trop inspiré de sa vie, histoire d'argent ou autre..? L'affaire a été classée sans suites)...
Le seul « hic » à mes yeux, c’est le titre français (j'ai souvent un souci avec les titres en VF, vous verrez)… Je préfère le titre original (The Help) parce que La Couleur des Sentiments, comme ça, c’est pas engageant et ça limite le roman à l’idée d’un truc un peu trop cul cul, je trouve……
BREF ! Il fait depuis le tour de ma famille et des ami(e)s!!!!!!
Je vais même le mettre de côté, le réserver pour ma fille, plus tard, je crois.
PRODIGIEUSES CREATURES
J'ai été accompagnée par ce livre dans un contexte personnel particulièrement difficile.
Il représente aussi ma première victoire sur mes envies de lecture "gniiiii il me le faut là maintenant tout de suite" même si j'ai toujours une pile de livres qui devrait (laaaaargement) me permettre de patienter.
Mais il me le fallait donc. Me mettant au défi (et j'aime relever mes propres défis) je l'ai réservé à la médiathèque (formidablement bien fournie!!) de ma ville.
Je l'ai attendu près de 3 mois, sans mentir.
Ce roman associe un récit passionnant à un fond qui l'est bien plus encore. Nous sommes au début du XIXe, l'époque des romans de Jane Austen (que ce livre m'a donné envie de relire!!), où la place de la femme dans la société se heurte sans cesse à des frontières auxquelles nous avons maintenant du mal à croire.
Nous sommes avant la révolution apportée par Darwin.
C'est une période où l'on croit donc encore que le monde est tel que Dieu l'a créé, point.
Un monde où les créatures fossilisées trouvées par les héroïnes de ce livre sont bien dérangeantes.
Et les découvertes extraordinaires de ces deux femmes qui n'ont bien sûr aucun droit civique, ni même aucune existence intellectuelle reconnue, vont complètement bouleverser la communauté scientifique, entre autres.
Sachant que tous les personnages, ou presque, du roman ont existé (même si l'histoire est évidemment très romancée) je suis restée coite d'admiration devant le travail de documentation qu'a fait Tracy Chevalier.
Il se lit vite, très facilement, et on en sort instruite sur une époque passionnante, dont il n'est jamais mauvais de se souvenir.
Dispo en format poche chez FOLIO (cf photo...)
Mais il est disponible chez 10/18 alors je crois que ça vaut le coup de lui faire une petite place par ici.
LE CERCLE LITTERAIRE DES AMATEURS D'EPLUCHURES DE PATATES
Oui, il existe des livres précieux comme ça, qui se lisent comme on déguste la meilleures des parts de tarte/le plus savoureux des macarons... : une lecture à la fois fraîche et savoureuse.
J'ai lu ce Cercle Littéraire des Amateurs d'Epluchures de Patates en le quittant difficilement le soir (car il faut bien dormir!)/à ma station de RER (car il fallait bien aller bosser!), tellement je me régalais!!
Et il se lit très facilement et très vite (voyez, une maman entravée de ses gaminous et d'un boulot trop prenant, a réussi à le lire en quelques jours!!!!).
La communauté décrite dans ce roman, sous une forme épistolaire, et dans un style désuet et franchement éblouissant, possède une force de vie extraordinaire et j'ai rarement rencontré personnages plus touchants que ceux de ce cercle littéraire si particulier.
Et l'humour -un humour tendre- s'infiltre un peu partout et entoure ces lettres d'une douceur qui m'a souvent vue sourire d'attendrissement.
On s'attache très vite à ces personnages hauts en couleurs, ainsi qu'à l'île où se déroule la quasi totalité de l'histoire.
Et lorsque j'ai fermé mon livre, j'ai eu une envie: partir à Guernesey quelques jours, pour découvrir cette île si joliment dépeinte... et 2 regrets: celui de l'avoir lu et de ne plus pouvoir le découvrir... et la certitude qu'il n'y aura malheurement pas de suite (ce qui aurait pu être le cas!) puisque l'auteur(e) principale est décédée juste après avoir appris que son livre allait être publié...
En conclusion, ce livre est rare, subtil, émouvant, touchant, écrit dans une langue que j'adorerais pouvoir pratiquer/voir pratiquée tous les jours, je l'ai beaucoup offert, et il a droit à la place d'honneur dans ma bibliothèque.