DANS LA PEAU DE SHELDON HOROWITZ - Derek B. MILLER
J'aurais aimé vous dire que j'ai adoré ce roman, vraiment, parce que j'en attendais beaucoup lorsque je l'ai commencé, mais... même si j'ai beaucoup aimé le lire, et me suis attachée aux 2 personnages principaux, aka le vieux Sheldon et un petit garçon... j'ai été un peu sur ma faim (essentiellement à... la fin... il vous faudra donc le lire pour que l'on puisse en reparler :-)).
(Déçue aussi par la couv française, que, malgré ses belles couleurs, je ne trouve pas très attractive avec ce bonhomme dans sa boule à neige... à mes yeux, la couv US est bien plus jolie, plus touchante et plus adaptée au contenu... MAIS cela reste une belle édition, d'une belle qualité, grâce à laquelle j'ai découvert LES ESCALES, qui, par contre, a choisi un très chouette titre).
L'histoire? >> À 82 ans, Sheldon Horowitz, veuf, horloger à la retraite et ancien Marine, accepte de quitter New York pour aller vivre chez sa petite-fille, dans une ville qui n'était même pas la dernière sur sa liste des endroits ou finir ses jours. Parce qu'elle n'y figurait pas du tout. Oslo.
Des contrées de neige et de glace accueillant au maximum un millier de juifs et pas un seul ex-sniper, ayant perdu son fils au Vietnam comme Sheldon.
Jamais il n'aurait imaginé que la Norvège allait lui offrir une ultime mission. Mais quand sa voisine serbe se fait assassiner par un gang de Kosovars, Sheldon se jure de protéger son fils de 7 ans coûte que coûte. Le début d'une odyssée incroyable pour sauver l'enfant et tenter de racheter ses erreurs passées...
Le mélange de genres qui m'a un peu destabilisée, on voyage entre le "thriller", le road trip, le psychologique, l'historique et le géographique...
Et certaines scènes paraissent loufoques, peu crédibles, bref, il faut accepter de se laisser entraîner.
Et de plonger dans une mémoire douloureuse, la religion, l'Histoire... La découverte d'un aspect peu connu de la seconde guerre mondiale, le génocide juif "nié" jusqu'à récemment en Norvège, qui a présenté des excuses à ce sujet.
La guerre en Europe de l'Est, les réfugiés et leurs statuts trop flous qui permettent parfois à des assassins de vivre librement, ailleurs, et sévir à nouveau...
LES guerres (Corée, Vietnam, 39/45, Serbie/Kossovo), leurs traumatismes sur ceux qui en reviennent et ceux qui y perdent un être cher ou leur humanité, et les victimes collatérales...
La culpabilité d'un père, les échecs, leur répétition... l'âge, les années qui passent, n'effacent rien et dégradent physiquement.
Un Sheldon Horowitz râleur, perturbé et attachant, perdu dans sa haine/psychose revancharde...
Un petit gamin que l'on voudrait protéger, et entendre enfin parler...
Deux destins qui se sont croisés par un triste hasard et, des deux, qui sauvera qui?
Pour le savoir, blablabla...
Non, pour un premier roman c'est quand même un bon roman malgré mes bémols, et je suis prête à parier que bientôt ce roman sera adapté au cinéma...
Et, parce que c'est aussi important de le dire, la traduction (par Sylvie Schneiter) est, me semble-t-il, excellente.
"- Tu ne l'as pas touché la dernière fois que tu l'as vu. Dans ton salon. Il était là et tu ne l'as pas pris dans tes bras. Ni effleuré ses mains. Ni posé une paume sur sa joue comme tu le faisais quand il était petit. Ni pressé ta joue contre la sienne. Tu en mourais pourtant d'envie. Il était tellement beau, tu te rappelles? Il irradiait une lumière d'éternité. Tu ne l'as pas touché. Et tu n'arrives pas à extirper la sensation de tes mains."