UNE FILLE, QUI DANSE de Julian BARNES
Je n'aurais pas décidé de lire ce livre sans l'intervention de la soeur d'une amie, amie qui a la grande chance d'avoir une soeur libraire!
Cette jeune femme (que je remercie énergiquement par ce biais) en écrivait tellement de bien que je l'avais finalement ajouté à ma liste de livres à éventuellement acheter ou prendre à la bibliothèque si je le croisais un jour (donc, le bas de la liste, longue comme un bras). De l'importance du bouche à oreille, s'il était besoin de le démontrer...
Ce qui est dommage, c'est que je ne suis pas réellement sûre de pouvoir vous en parler correctement (sic).
En cours de lecture, je suis passée d'un sentiment un peu mitigé, un peu déçu même, à une grande émotion.
D'une impression de déjà vu/déjà lu, d'opacité, à une difficulté à le poser, une fois terminé.
D'ailleurs, je ne l'ai pas posé, je suis retournée aux premières pages, pour le relire, sous un autre angle. C'est un peu comme ces films qu'il vous faut revoir une fois le dénouement arrivé, une fois que les lampadaires s'allument dans les zones d'ombres du début.
Le titre, et cette virgule, m'ont émue. Quand bien même il semble moins approprié, mais bien plus poétique, que le titre original ("The sense of an ending"...), qui, lui, éclaire un peu plus sur le sens de ce livre.
J'ai également envie de remercier Jean Pierre Aoustin pour la traduction, parfaite, même si je n'ai pas lu le livre dans sa langue originale, on sent combien elle respecte la sensibilité, la sobriété de Julian Barnes.
Pourtant, donc, nous étions mal partis, ce roman et moi.
Le démarrage m'a paru compliqué. Les personnages, surtout le principal, à la vie banale et un peu vide, peu attachants.
De jeunes insouciants, un peu imbus, et une jeune femme particulièrement antipathique.
Mais le sujet du temps qui passe, du "bilan", des retournements, oh ça, ça me parle...
Alors j'ai continué.
Et puis je refuse toujours de ne pas finir un livre.
Et je voulais comprendre pourquoi il avait obtenu ce prix, pourquoi la soeur de mon amie l'avait tant aimé, pourquoi.......
Mmm... Je suis une entêtée.
Et me voici à vouloir vous dire que, bien qu'un peu hermétique (vous l'aurez compris (...)), ce roman, qui tient beaucoup de l'essai philosophique/psychologique, traite d'une manière rare et subtile le thème de la mémoire, de la tournure que l'on donne à nos souvenirs et l'interprétation que nous en faisons... de la tournure que nos actes/paroles/écrits peuvent donner à l'histoire de notre vie et celle des autres...
Que parfois, bien des années plus tard, ce que l'on croyait devient seulement "ce que l'on croyait" mais ne représente pas la vérité.
Que parfois ce passé, cette vérité qui éclate, et ses victimes collatérales, nous les avons provoqués. Sans le vouloir. Mais ils sont là. Et il faudra vivre avec.
"Tout de même, elle avait dansé" (...)