HISTOIRE D'ALICE QUI NE PENSAIT JAMAIS A RIEN (ET DE TOUS SES MARIS, PLUS UN) - Francis DANNEMARK
Besoin d'une histoire bouffée d'air frais?
Un petit livre bonne humeur, à la jolie philosophie?
Et bien en voici un!
J'avais eu très envie de lire La vie amoureuse de mes amies en ce moment précis, du même auteur, et je ne l'avais pas fait, et bien sachez que je le ferai dès que possible.
(Et je ne vous reparlerai pas de mon questionnement sur le succès des livres à longs titres... ;-)).
L'histoire? >>
Paul a cinquante-six ans. Il vient de perdre sa mère. À son enterrement, il rencontre la soeur de celle-ci pour la première fois. Il ne connaît d'elle que son prénom, Alice. À soixante-treize ans, sa tante ne lui apparaît pas comme une vieille dame. Elle est séduisante, un peu mystérieuse et, surtout, pleine de vie et de fraîcheur. Elle invite son neveu à venir la voir à son hôtel et là, en face à face, elle va lui raconter son incroyable existence.
J'ai aimé la façon de raconter cette vie remplie, ces anecdotes, ces catastrophes dans une narration fraîche et originale, cette façon de ne pas appuyer là où ça fait mal mais là où l'on peut trouver le positif même en plein drame, si on cherche bien, ou autrement.
On s'attache à ce bout de femme émouvante qu'est Alice, jouant de malchance/malédiction mais forte, joyeuse et digne, à l'impudeur élégante et à l'esprit toujours profondément optimiste.
L'enchaînement de ses veuvages et blessures (ah, le "plus un"...) pourrait paraître "too much" ou loufoque mais non, ça passe, avec légèreté et une douce sagesse.
Dommage, quand même, que les bons mots d'Alice en anglais ne soient pas tous traduits car certains lecteurs peuvent du coup passer à côté de son vocabulaire délicieux. Mais cela ajoute à la sensation d'avoir (ou être en train d'écouter en cachette) en direct une conversation passionnante.
Un livre qui donne (presque) envie de vieillir pour atteindre cette maturité, en tout cas de retirer des enseignements de ce recul que les années apportent...
Un livre au rythme enlevé, que l'on referme (trop vite) en s'encourageant à appliquer ce fameux "Carpe Diem" que l'on oublie souvent.
"C’était trop beau, ce moment-là, a-t-elle dit. Un de ces moments où tous les chagrins du monde disparaissent, où la vie est un cadeau si précieux qu’on ose à peine le toucher."