LE SOLEIL A MES PIEDS - Delphine BERTHOLON
Voici un des romans de la rentrée littéraire qui devraient sortir du (f)lot!!
IL DOIT, même!
De Delphine BERTHOLON j'avais beaucoup aimé GRACE (sorti en Livre de Poche, je vous le conseille) et l'Effet Larsen (je n'ai pas - encore - lu Twist, mais je vais le faire...).
Delphine BERTHOLON a une écriture reconnaissable, qui fait mouche, me plaît, me parle, mais je ne savais rien de ce roman, et j'ai, pour une fois, accepté de me laisser surprendre sans avoir ne serait ce que lu la 4ème de couv'.
Dès la première ligne, je me suis retrouvée plongée dans l'univers de ces deux soeurs, si différentes, au passé qui pèse pèse pèse, et aux souffrances exprimées différemment...
Certains passages rappellent des thèmes chers à Delphine Bertholon, le drame familial, la mort, l'absence, le secret...
Avec sobriété, la folie, le mensonge, l'emprise d'une soeur ainée sur sa fragile cadette, la solitude, la dépression, l'isolement, sont abordées sans que cela ne soit autrement qu'émouvant.
On s'attache à ces soeurs aux caractères si opposés, on les suit sans pouvoir lâcher le livre, voulant alternativement protéger l'une, secouer l'autre...
Les émotions se mêlent à chaque page.
Les sensations, les odeurs, sont précises.
Le temps s'écoule, lentement, le passé reste et entrave chacune à sa manière.
L'atmosphère est lourde, elle colle, l'ironie n'est pas en reste...
Jusqu'à... Jusqu'à un évènement en forme de renouveau, des barrières qui s'écroulent, le champ des possibles qui s'offre à des chaussures dorées à talons, symboles d'émancipation....
Et ce titre... C'est fou ce qu'un titre peut apporter à une oeuvre comme dimension, aussi... Il aurait pu s'appeler "Deux soeurs" et il aurait peut être perdu un peu de poésie et de douceur.
J'ai refermé ce livre avec la sensation que l'on venait de me faire un shampoing mentholé, voyez?
"Quand sa soeur lui fait ce genre de confidences, la petite ferme ses oreilles. Elle s'enfuit dans sa tête, construit des palissades, planche après planche, elle ponce, cloue, peint, jusqu'à ce que sa tête ressemble à une cabine de plage"