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BLABLABLAMIA
27 novembre 2014

LA VIE FINANCIÈRE DES POÈTES - Jess WALTER

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La quarantaine passée, Matt se réveille un beau matin sans boulot, criblé de dettes et face à un compte à rebours plus que flippant : il n'a que huit jours pour sauver sa maison des griffes de ses créanciers. Sa rencontre inattendue avec deux minables dealers va lui ouvrir les yeux : investir dans le lucratif commerce de l'herbe qui redonne goût à la vie en ces temps de crise. Mais au pays des rêves et des dollars qui partent en fumée, il faut savoir se méfier des mirages. Entre magistrale arnaque et fiasco annoncé, Matt, en bout de course, n'aura peut-être pas perdu l'essentiel...

crise financière actuelle,  Matt a fait le mauvais choix: quitter son job de journaliste pour créer un site web mêlant poésie et investissements (oui c'est conceptuel, vous trouverez des exemples de textes dans le livre - qui m'ont un peu laissée de côté....), l'idée ne décollant pas il retourne travailler dans son ancien journal mais s'en fait sournoisement virer...
A partir de là notre poète rêveur, pas très adapté à la société/aux crédits/dettes etc, prend l'eau (à l'image du petit cochon de la couv...), e
t traverse maints sentiments de la frustration à la panique en passant par la colère et la perte de sommeil (ça parlera à beaucoup...).
Son couple manquant de communication, il voit sa femme s'éloigner sans parvenir à la préserver ni à répondre à ses attentes; ce à quoi s'ajoutent: la crise de la quarantaine, un père sénile (à charge) et des enfants déstabilisés.

Vu comme ça vous allez me dire que cette histoire ne semble pas bien drôle.
Et elle ne l'est pas tout le temps en effet. Mais tout y est bien dosé, entre humour, drame cynisme et réalisme, alternant moments légers/cocasses, de doutes, d'introspection ou des scènes émouvantes d'un père/mari/fils qui perd un peu les pédales mais qui, devenu "
dealer", va en profiter pour régler quelques comptes par le biais de petites vengeances personnelles...
Matt est attachant dans sa traversée du désert, son envie d'apporter le meilleur à sa femme (malheureusement plutôt effacée...) et ses enfants, et de prendre soin de son père (fauché/escroqué...), quite à s'ouvrir à des "marchés parallèles".
On en arrive au sujet "intéressant" (même si déjà vu) du roman selon moi, à savoir les solutions alternatives (et illégales) pour lesquelles optent certaines personnes lorsqu'elles sont acculées financièrement/les mauvais choix que font prendre les situations d'urgence. 

En conclusion, La vie financière des poètes est le récit fluide, rythmé, et sans pathos, d'une chute, d'une spirale sociale, dérive sentimentale, posant un regard désabusé/amusé sur la crise financière (et l'effondrement de la presse écrite).
Un joli moment de lecture qui, au final, 
nous autorise à penser que rien n'est figé, même en ces temps fort peu réjouissants, et qu'en prenant un peu de recul/de tempsil y a encore quelques raisons d'espérer et de sourire.

"Il y a toujours des moments où une personne peut s'arrêter, des intersections où nous pouvons changer de direction... ces moments existent... jusqu'à ce qu'ils n'existent plus."

L'auteur >> Jess Walter est l'auteur de cinq romans, dont Citizen Vince, lauréat du Prix Edgar Allan Poe du Meilleur roman en 2005, The Zero, finaliste du National Book Award 2006. Ses livres ont été traduits dans plus de vingt pays et il a collaboré à plusieurs journaux et magazines (entre autres Playboy, Newsweek, Washington Post, Los Angeles Times, Boston Globe, etc.). Après La Vie financière des poètes, il signe De si jolies ruines chez Fleuve Editions. Il écrit également des scénarios. Il vit à Spokane (Washington).

Son site: http://www.jesswalter.com

Les éditions 10/18: http://www.10-18.fr/livres-poche/

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Commentaires
A
Je vais essayer de voir s'il est à ma librairie parce que la crise et le système D c'est un thème qui me tente.
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A
Une lecture pas immédiate pour celui-ci :( pour ma part !
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K
Cela me donne une petite impression de déjà-lu... rien d'urgent à noter, donc ! ;-)
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