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BLABLABLAMIA
2 avril 2016

ENFANT TERRIBLE - John NIVEN

Enfant Terrible

Los Angeles, 2013. Si Kennedy Marr possède de nombreux talents – pour l'écriture, pour l'ivresse, pour la pornographie –, il y a un domaine dans lequel il frôle le génie : celui d'ignorer tout ce qui le dérange. Son éditeur, par exemple, qui attend depuis des années son nouveau roman; son redressement fiscal, qui porte sur près de 1 million de dollars; ou encore sa mère, gravement malade en Europe. À force d'ignorer les réalités pour s'abandonner à ses seuls plaisirs, il est aujourd'hui dans l'impasse. Seul un miracle pourrait le sauver de la faillite financière et spirituelle. Et ce miracle a lieu. Enfant terrible, enfant gâté, consommateur impénitent, Kennedy sera-t-il capable d'assumer les renoncements que la maturité exige? Ou bien l'enfer restera-t-il jusqu'au bout plus séduisant?

Voilà encore un roman à côté duquel je serais passée si les éditions 10/18 ne l'avaient sorti en format poche (et si une amie lectrice qui se reconnaîtra n'en avait pas profité pour fortement me le recommander). A vrai dire, je n'en avais pas du tout entendu parler jusque là, et pourtant il contient beaucoup de ce que j'aime lire de temps en temps (jusqu'à la couv vraiment bien trouvée, signée par le jeune et talentueux Sam Wolgemuth).

Du politiquement incorrect, de l'humour, du cynisme, et de la réflexion/introspection... c'est avec ces ingrédients que 
John Niven parvient à rendre sympatique un personnage a priori assez détestable, coureur, flambeur, mauvais fils, mauvais père, excessif, égocentrique, indiscipliné... et j'en passe... 

Mais Kennedy Marr enchaîne les saillies très drôles (et les saillies tout court d'ailleurs, il faut quand même le dire: ami(e)s prudes passez votre chemin...), c'est relativement trash mais ça fait partie de ce personnage décadent, nombriliste et irrévérencieux, tellement éloigné des réalités en plein coeur de la grosse machinerie qu'est Hollywood. 
Hollywood où il écrit avec succès (quand il s'y met) et exerce, bon gré mal gré, le job de script doctor, souffrant d'un certain manque de considération et du poid des égos des acteurs/actrices/réalisateurs... 
C'est alors que, pour éviter la faillite, un long séjour en Angleterre va lui être plus ou moins imposé, et lui faire un peu mordre la poussière...

Enfant terrible m'a fait penser à la série Californication et à Karoo, de Steve Tesich, on y retrouve le même humour cynique et critique, mélangé à une sobre émotion, un questionnement, un anti-héro agaçant mais largué et très seul. Un roman plein de références littéraires et musicales, aussi désabusé qu'optimiste sur le vide, les frustrations, et les excès/faux-fuyants qu'ils engendrent.  
 
 "Kennedy enfonca son mégot dans le sable et repartit d'un pas las en direction de sa voiture. Il n'avait compris que récemment pourquoi la quarantaine était un âge si épuisant. Parce qu'on traînait tous ses cadavres derrière soi. 
Tous ces fantômes attachés dans votre dos."

L'auteur >> Né en Écosse, John Niven a longtemps travaillé dans l’industrie musicale. Enfant terrible est son premier roman publié en France.

Les éditions 10/18:http://www.10-18.fr/livres-poche/

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Commentaires
K
Tout va bien, je l'ai noté et souligné, ton billet me fait penser qu'il pourrait me plaire ! ;-)
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