CHANSON DOUCE - Leïla SLIMANI
Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d'un cabinet d'avocats, le couple se met à la recherche d'une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l'affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu'au drame.
Je le savais...
Je savais que ce roman n'était pas pour moi (et pas parce qu'il a reçu le Prix Goncourt). Dès la rentrée, j'avais dit que je ne tenais pas à le lire, mais, prenant mon rôle de jurée du prix des lectrices ELLE à coeur, et l'ayant reçu dans la sélection du mois de janvier, je me suis lancée dans sa lecture un soir de vacances de fin d'année...
Passée l'oppressante première scène que je redoutais... je me suis vite trouvée agacée par une succession de clichés (et de plaintes...), sans parler du style sec et saccadé qui parfois me plaît mais m’a ici déstabilisée, et du sentiment de malaise qui ne m’a jamais quittée (le fait que je sois maman a évidemment joué, et je pense m'être autant que possible détachée de cette famille pour préserver le peu de sommeil qu'il me reste).
Donc, je ne suis pas parvenue à rentrer dans le roman comme je l’aurais voulu…
Pour autant, j’ai trouvé intéressant, et bien construit, le travail de Leïla Slimani sur le rapport employeurs/employés, sur le sort des « petites gens », la pression, la solitude, le manque de partage et d’émotion et l’ingratitude/le rejet ressentis pouvant entraîner la folie... et aussi, et surtout, la perte de soi et des siens au coeur de cette vie passée à courir partout et sans arrêt, nous obligeant à (trop) souvent nous reposer sur les autres (oui, mais on fait comment sinon??).
C'est indéniable, Leïla Slimani traite avec un certain talent psychologique (et froideur...) de thèmes qui résonnent et appuient là où ça fait mal... et mon incapacité à apprécier la lecture de Chanson Douce à sa juste valeur réside essentiellement dans le fait que certains de ces thèmes me hantent et me braquent irrévocablement.
"La vie est devenue une succession de tâches, d’engagements à remplir, de rendez-vous à ne pas manquer. Myriam et Paul sont débordés. Ils aiment à le répéter comme si cet épuisement était le signe avant-coureur de la réussite. Leur vie déborde, il y a à peine de la place pour le sommeil, aucune pour la contemplation."
L'auteur(e) >> (Source Babelio) Leïla Slimani est une journaliste et écrivain franco-marocaine.
Née d'une mère franco-algérienne et d'un père marocain, élève du lycée français de Rabat, Leïla Slimani grandit dans une famille d'expression française. Son père, Othman Slimani, est banquier, sa mère est médecin ORL.
En 1999, elle vient à Paris. Diplômée de l'Institut d'études politiques de Paris, elle s'essaie au métier de comédienne (Cours Florent), puis se forme aux médias à l'École supérieure de commerce de Paris (ESCP Europe).
Elle est engagée au magazine Jeune Afrique en 2008 et y traite des sujets touchant à l'Afrique du Nord. Pendant quatre ans, son travail de reporter lui permet d'assouvir sa passion pour les voyages, les rencontres et la découverte du monde.
En 2014, elle publie son premier roman chez Gallimard, "Dans le jardin de l'ogre". Le sujet (l'addiction sexuelle féminine) et l'écriture sont remarqués par la critique et l'ouvrage est proposé pour le Prix de Flore 2014.
Son deuxième roman, "Chanson douce", obtient le prix Goncourt 2016.