7 septembre 2014
LA PART DES NUAGES - Thomas VINAU
Joseph, 37 ans, mène sa barque comme tout le monde. Atteindre le soir, le lendemain. La fin du mois. Les prochains congés. Finalement, rien n’a changé depuis l’enfance. Mais il n’est plus un enfant, il en a un, Noé, et le bateau tangue. La mère de l’enfant s’en va puis l’enfant à son tour – le temps des vacances.
Le baron perché se serait réfugié dans son arbre, Alexandre le Bienheureux dans son lit. Joseph, lui, commence par grimper dans le cerisier du jardin où il a construit sa cabane. Objectif : ranimer ses rêves. Puis il découvre un second refuge : les autres, leurs histoires, leur présence dehors dans la petite ville.
Avec obstination, Joseph traverse la nuit, essuie l’orage, regarde les nuages. Décrotté, victorieux, prêt à tout.
Je vous le dis tout de suite, j'aime beaucoup l'écriture de Thomas Vinau, dont j'ai (presque) tout lu, soit 3 romans (mais n'ai parlé que rapidement d'Ici ça va, au démarrage du blog) et je parcours régulièrement son très beau blog: http://etc-iste.blogspot.fr.
Son univers me parle, sa poésie m'embarque, j'aime sa façon d'enchevêtrer les mots, les détails, de mêler une mélancolie réaliste mais lumineuse, à un espoir jamais naïf.
Et tout cela sans effets de manche mais dans une écriture brute, épurée, musicale.
Bref, je suis une inconditionnelle qui mourait d'envie de lire ce roman.
Joseph, a donc sa vie qui soudain, pile. Son fils, Noé (les prénoms n'ont sûrement pas été choisis au hasard...), est parti en vacances avec sa mère, et alors que la course du quotidien n'est plus, que la douleur se répand, Joseph perd pied. Sans plus d'amour ni d'amarres, il se réfugie, entouré de tas de cochonneries/sucreries, dans la minuscule cabane de son cerisier. Comme recroquevillé dans une coquille.
Alors il observe, il écoute la pluie, se souvient, apprivoise la solitude et le manque, avec pour seule compagnie, la tortue Odile, une voisine flûtiste, et à ses rares sorties, se retrouve confronté à la dure précarité d'un ancien charpentier (...) philosophe et joyeux...
Son univers me parle, sa poésie m'embarque, j'aime sa façon d'enchevêtrer les mots, les détails, de mêler une mélancolie réaliste mais lumineuse, à un espoir jamais naïf.
Et tout cela sans effets de manche mais dans une écriture brute, épurée, musicale.
Bref, je suis une inconditionnelle qui mourait d'envie de lire ce roman.
Joseph, a donc sa vie qui soudain, pile. Son fils, Noé (les prénoms n'ont sûrement pas été choisis au hasard...), est parti en vacances avec sa mère, et alors que la course du quotidien n'est plus, que la douleur se répand, Joseph perd pied. Sans plus d'amour ni d'amarres, il se réfugie, entouré de tas de cochonneries/sucreries, dans la minuscule cabane de son cerisier. Comme recroquevillé dans une coquille.
Alors il observe, il écoute la pluie, se souvient, apprivoise la solitude et le manque, avec pour seule compagnie, la tortue Odile, une voisine flûtiste, et à ses rares sorties, se retrouve confronté à la dure précarité d'un ancien charpentier (...) philosophe et joyeux...
J'ai été attendrie par cet homme dans cet entre-deux, ces pages emplies d'attente, d'hésitation, de colère, d'amour paternel, d'errance intérieure, de questionnements, de bilan.
J'ai été bercée par le rythme de l'écriture saccadée, avec ses accélérations et ses ralentissements, à l'image des montagnes russes que connaît Joseph.
J'ai été touchée, par ces moments de flottement, de silence, de vide que l'on affronte après avoir dit au revoir à sa progéniture, car je les ai connus...
Je l'ai trouvé touchant/attachant, Joseph, dans son désir de suspendre sa vie, pour faire son travail de deuil et de renouveau.
Au fil de ces 120 pages, Thomas Vinau nous offre des moments d'une justesse, d'une rage, d'une tendresse sur le fil qui m'ont personnellement empoignée et émue.
Et en refermant ce court roman, j'ai eu envie de me percher/réfugier dans une cabane, pour ralentir, comme Joseph.
Et je crois que c'est ce à quoi Thomas Vinau souhaite nous encourager: prendre un peu le temps de le prendre (le temps), de lever le nez, regarder les nuages, laisser notre imagination prendre le dessus sur tout le reste. Se sentir vivant, et partir à la conquête de sa propre part de bonheur.
J'ai été bercée par le rythme de l'écriture saccadée, avec ses accélérations et ses ralentissements, à l'image des montagnes russes que connaît Joseph.
J'ai été touchée, par ces moments de flottement, de silence, de vide que l'on affronte après avoir dit au revoir à sa progéniture, car je les ai connus...
Je l'ai trouvé touchant/attachant, Joseph, dans son désir de suspendre sa vie, pour faire son travail de deuil et de renouveau.
Au fil de ces 120 pages, Thomas Vinau nous offre des moments d'une justesse, d'une rage, d'une tendresse sur le fil qui m'ont personnellement empoignée et émue.
Et en refermant ce court roman, j'ai eu envie de me percher/réfugier dans une cabane, pour ralentir, comme Joseph.
Et je crois que c'est ce à quoi Thomas Vinau souhaite nous encourager: prendre un peu le temps de le prendre (le temps), de lever le nez, regarder les nuages, laisser notre imagination prendre le dessus sur tout le reste. Se sentir vivant, et partir à la conquête de sa propre part de bonheur.
"Au ralenti. Pas d'ouverture à l'horizon. Pas de respiration de secours. Attendre d'atteindre le printemps. il faudrait entailler les nuages. Tailler une brêche dans le ciel. Une issue de secours. Un endroit par où filer en douce. Trouver la faille et la creuser, comme Steve Mc Queen dans Papillon. Tenir le coup. Retenir les coups. Agrandir la brêche et se carapater dans le grand bleu du ciel. Joseph adorait ce film. Il adorait tous les films d'évasion. Quoi de plus universel qu'un film d'évasion? Chacun son injustice. Chacun son bagne. Chacun son tortionnaire. Chacun son Dustin Hoffman. Chacun sa façon de hurler: "bande de fumiers! Je suis toujours vivant!""
L'auteur >> Thomas VINAU est né en 1978 à Toulouse. Il habite au pied du Luberon. Il est entre autres supporter des poussières, militant du minuscule, anomaliste, brautiganiste et etc-iste...
Ses deux premiers romans Nos cheveux blanchiront avec nos yeux et Ici ça va ont été repris en poche chez 10/18.
Le site d'Alma éditeur : http://alma-editeur.fr
Le billet d'Aifelle du Goût des livres: http://legoutdeslivres.canalblog.com/archives/2014/09/02/30513140.html
Le billet de Leiloona Brick à Book : http://www.bricabook.fr/2014/08/la-part-des-nuages-thomas-vinau/
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