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BLABLABLAMIA
4 décembre 2013

L'ACCOMPLISSEMENT DE L'AMOUR - Eva ALMASSY/LE PEIGNE DE CLEOPÂTRE - Maria ERNESTAM

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L'ACCOMPLISSEMENT DE L'AMOUR - Eva ALMASSY

«Ils se donnaient le mot et depuis peu ce mot était amour, c'est l'homme qui avait jeté le premier ce mot provocant sur l'écran, qui disait l'aimer, tandis qu'elle ouvrait de grands yeux. Pour elle, le mot amour n'avait pas de sens en tant que nom commun, ça devait être un nom propre, le nom toujours de quelqu'un. Et plus encore amour était un verbe qui se conjuguait en actes. De nouveau, Béa était promise à la totalité du temps : le passé, le présent et l'espoir.»
Emportée par son désir, Béatrice va rejoindre un inconnu. Pour la première fois depuis longtemps, elle est vivante.
L'Accomplissement de l'amour reprend avec brio le titre et le thème d'une nouvelle de Musil, pour explorer «dans un autre millénaire» d'autres façons d'aimer, et peut-être, de se retrouver.

Eva Almassy signe ici son troisième roman.
Depuis 2006, avec «Des Papous dans la tête», elle est aussi l'une des voix du dimanche à France Culture.

Comme dans la nouvelle de Musil, nou suivons le cheminement de pensée d'une femme allant vers l'adultère. Et la descente qui précède cet acte, le détachement, le vide, une séparation et une réconciliation sans retrouvailles. 
Une femme sous l'emprise d'un homme dont elle tente de se détacher mais même pendant son "évasion" il pèse encore de tout son poids, et de tout leur amour vécu. 
L'image de la couverture, de cette femme seule de dos dans une baignoire est très représentative de la solitude ressentie par Béatrice, rongée de questionnements (notamment sur son identité sexuelle), souffrant d'un manque de désir, et de culpabilité, totalement perdue, à la recherche d'habitudes, de sentiments, oubliés.
Les rencontres internet, le doute sur qui se trouve derrière l'écran, les blessures des impostures. 
24 heures hors de la vie "ordinaire", où le temps presse, où l'infidélité n'est pas si grave... l
'héroïne se met à l'épreuve, pour se sentir libre, vivante et avoir des réponses.

Cette lecture m'a pourtant en partie laissée hermétique. Certains passages sont forts, très poétiques, d'autres m'ont semblés un peu plus "opaques" ou languissants.
Je ne saurais vous expliquer correctement le pourquoi de cette lecture mitigée, et ne voudrais pas vous dissuader de lire ce roman intime et touchant, le style peut surprendre, mais il peut aussi fort certainement emporter son lecteur/sa lectrice dans son rythme à la cadence indolente.

"Nous sommes des secrets ensevelis dans nos propres cellules, des espèces de bourgeonnements, des fleurs transparentes. De ce qui nous fait mal, personne ne sait rien."

(cette lecture m'a quand même donné envie de partir à la rencontre d'autres écrits d'Eva Almassy, notamment Petit éloge des petites filles)

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LE PEIGNE DE CLÉOPÂTRE - Maria ERNESTAM

Maria Ernestam a reçu le prix Page des Libraires en 2011 (ex aequo) pour Les Oreilles de Buster, que (attention....!) je n'ai pas lu!! :-) mais dont j'ai eu plusieurs excellents échos (alors peut être, bientôt....).

L'histoire: Mari, Anna et Fredrik, trois amis de longue date, ont monté une société au doux nom du Peigne de Cléopâtre. Leur créneau : résoudre les problèmes des gens. Chacun apporte ses compétences, qui en jardinage, qui en déco d'intérieur ou en comptabilité... et la PME se développe avec succès.
Chacun patauge quelque peu dans sa propre existence, en quête d'identité ou d'âme soeur, et trouve un réconfort non négligeable dans l'idée de venir en aide à autrui.
Jusqu'au jour où une vieille dame se présente avec une étrange requête : elle souhaite que Le peigne de Cléopâtre élimine son mari.
Difficile de résister à un filon qui promet d'être lucratif, et les candidats se bousculent bientôt au portillon.

La couv hyper girly très jolie, et soigné m'avait attirée dans un article de presse, et j'ai retrouvé, comme toujours, une qualité de présentation et d'impression comme Gaïa sait faire!

Bon, passons le fait que l'explication du titre/nom de la société créée par notre groupe d'amis dans le roman m'ait semblée quelque peu nébuleuse...
"Il suffit d'un coup de pouce pour que les choses retrouvent des proportions raisonnables. Dans le cas du peigne (de Cléopâtre) une notice explicative (au musée où il se trouve exposé). Quant aux problèmes des gens, à nous de faire en sorte que l'impossible ou, si vous voulez, qu'un phénomène magique, perde sa fascination et redevienne réaliste".
Moui... 

L'idée de départ reste plutôt bonne! Mais je ne me suis attachée à aucun des personnages de ce groupe d'amis, même s'ils ne sont pas antipathiques du tout, ils traversent tous trois une période difficile, d'introspection, et on peut aisément se retrouver en eux. 

Des déceptions sentimentales, des meurtres, des mensonges/secrets, des difficultés mère/fille, des enfants mal aimés/traumatisés devenus adultes... l'encadrement/l'accompagnement des personnes âgées, l'euthanasie, le handicap, l'alcoolisme, et même le travestissement... 
Oui il y a tout cela dans ce roman, qui se lit très vite, mais qui m'a déstabilisée par ce fouilli cette variété de sujets abordés et du coup tous traités un peu plus rapidement qu'ils n'auraient du, peut être...

Ce n'est que mon petit avis, et je précise que le style de Maria Ernestam reste très bon tout du long, et qu'elle traite très bien le thème de la fragilité des êtres et de la vie, et ces moments où on craque... mais voilà, ça arrive, j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire, et à y rester concentrée, Maria Ernestam m'a un peu perdue dans ses multiples personnages, dans les faux semblants et oscillations entre roman et polar. 
Et, aller, je passe aux aveux: c'est un des rares livres dont je n'ai pas totalement compris la fin... (sic).... :-/

Une lecture en demi-teinte donc, mais qui a été un franc coup de coeur chez d'autres!

"On encaisse les injustices jusqu’au jour où on explose. Ça peut être déclenché par un tout petit détail. En général, ce jour-là, personne ne comprend pourquoi on s’est mis dans un état pareil.



Livres lus dans le cadre du comité de lecture de la médiathèque de Saint Quentin en Yvelines.

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Commentaires
G
Je vais rester sur ma bonne impression des Oreilles de Buster...
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