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BLABLABLAMIA
28 août 2012

Partir.

 

voiture bagages

Avoir ses parents en province, ça veut dire partir en vacances en province.

Préparer sa voiture, vérifier la pression des pneus (...), la charger jusqu'au moindre millimètre de libre, acheter des bonbons pour le voyage, préparer les CD de chansons-qui-rendent-fous-au-bout-de-5-heures... les DVD, l'ordi, l'Ipad, et filer à la pharmacie faire le plein d'anti vomitifs.

Calculer le nombre d'heures qu'il va nous falloir avant d'arriver. Les repas qu'il faudra faire sur l'autoroute.
Mettre des serviettes aux fenètres pour protéger les enfants de la chaleur mais bon on voit beaucoup moins bien du coup et on sait que ça va nous faire râler mais on le fait...
Faire le plein pour être sûrs qu'on ne va pas tomber en panne en plein Larzac...
Prendre un anxiolytique parce que sinon on le sait, on va se mettre à hurler sur les enfants au bout d'un moment (2 heures???).

C'est prendre la route avec fébrilité. Et ça les enfants ils le sentent alors ils sont surexcités aussi, évidemment, mais c'est pas grave car on a pris un anxiolytique (mais noooon, en vrai c'est dangereux, faut pas le faire, faut se mettre au yoga c'est mieux).

C'est partir en se disant "ouhhh on est pas rendus" et avaler du bitume en se disant qu'on avait raison.
Mais que c'est chouette parce qu'on part en vacances. Et qu'on va les voir.

C'est avancer et devoir dire aux enfants que non on est pas bientôt arrivés mais que s'ils dorment le temps passera beaucoup plus vite (tu parles).

C'est s'arrêter pour se dégourdir les jambes/les bras et que les enfants ont un peu trop capté le concept (alors que quand tu leur expliques qu'il ne faut pas déborder de la feuille quand vous faites atelier peinture à la maison, là, ils mettent plus de temps.......).
C'est voir qu'en quelques heures de temps l'arrière de la voiture s'est transformé en une sorte de bordel sans nom et que moyen mini demande "elle est oùùùù ma moto jaune?????" en boucle, jusqu'à ce qu'on tente -en vain- de la retrouver.
Ou bien qu'il demande à avoir le jouet sur lequel mini mini bave depuis 3/4 d'heure que même les piles, là, elles doivent être mortes noyées...

C'est mâcher des chewing gums alors qu'on en prend rarement d'ordinaire, mais là ça aide, rapport aux nerfs.
C'est vouloir une vitre de séparation entre l'avant et l'arrière....

C'est la 12 ans qui demande qu'on mette plus fort quand elle entend M Pokora à la radio.
C'est bénir le centre de la France car on capte quasiment rien ou mal et qu'on coupe la radio.
C'est se maudire parce que du coup, moyen mini demande à ce qu'on mettre le CD de "Gugusse et son violon"...

C'est avancer avancer avancer, en faisant bien du 130/110/90, c'est selon sur cette route. Alors qu'on aimerait pouvoir aller vite vite vite pour y être déjà, mais non, on avance, on est ensemble, on est en vacances, tout va bien, yoga. YO-GA. 

C'est passer le viaduc de Millau et s'extasier avec les enfants "roooooo qu'il est grannnnd, on dirait un bâteauuuuuuu, tu as vuuuuu???" c'est dire "oooooooh toutes ces vâââââaches....???? Ouuuuh les moutooooons....".
C'est faire les marionnettes pour faire rire le mini et bien voir que le gars dans la voiture de derrière il comprend pas bien ce qu'on veut lui passer comme message... 

C'est taper fort sur le volant en criant "ça suffiiiiit...." et klaxonner, voir que le gars dans la voiture de devant n'a pas compris ce qu'on veut lui passer comme message.... dire "pffffff connerie de klaxon au volant, tiens" enchaîner "nooooon non non "connerie" ça se dit pas, arrête je te dis"...

C'est saturer. 

Puis enfin sortir de l'autoroute.
Prendre de petites routes entre les vignes.
Arriver. Les embrasser. Les voir bisouiller les enfants. Poser ses clés de bagnole. Souffler. Enfin.

C'est passer un temps indécent auprès d'eux (l'avantage du congé parental). C'est profiter de la moindre minute. 
C'est revoir ceux qui comptent. 
C'est voir le temps filer trop vite et arriver le jour du retour...............

Appréhender (...) le trajet autrement.
Celui qui nous ramène chez nous. 
Mais sans eux.
Loin d'eux.
Trop loin. Vraiment trop.

C'est charger la voiture à contre coeur.
C'est partager un dernier repas avant longtemps. 
C'est faire comme si de rien mais avoir mal au ventre et savoir pourquoi.
C'est mettre ses lunettes de soleil pour pas que les enfants voient les larmes.
C'est démarrer vite vite en faisant de grands gestes d'au revoir, qui masquent la peine.au revoir
C'est prendre un chewing gum parce que me demandez pas pourquoi, mais ça aide.
C'est ne pas parler pendant un moment parce que la gorge là, elle est serrée serrée. C'est demander à l'homme de ne pas chambrer... au moins pendant 150kms.

C'est soupirer quand les enfants demandent déjà "c'est quand qu'on arriiiive???"

Parce qu'on a qu'une envie, faire demi tour. 
Alors on accélère
. Pour partir plus vite.

Parce qu'elle est tellement, tellement vive, cette foutue plaie,

d'avoir dû les quitter.
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Commentaires
S
je te dis pas alors quand je suis partie de Paris ;)
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M
Comme si j'y étais, parce que parfois j'y suis, mais aussi parce que j'aime beaucoup la façon dont c'est écrit.<br /> <br /> <br /> <br /> Du coup j'ai lu toute la page, et j'ai ajouté aux favoris, parce que je reviendrai.
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L
pareil que toi quand on doit/peut partir chez mes parents en auvergne, un vrai bol d'air qui fait du bien, mais un truc bizarre quand on repart. Et bravo pour le blog, très beau et plus mieux que le précédent. Bisous
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S
ok, gorge serrée, larmes aux yeux, comme si j y étais, je vis a chaque vacances ce que tu a écris, avec l ado en moins bien sur. première lecture sur ton blog depuis la reprise et j en suis déjà fan. :)
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L
c'est tellement vrai et c'est tellement du vécu ton article! bon je ne pleure pas mais je compatis ;-) dur dur ces moments là, dur dur le retour à la réalité, triste réalité d'ailleurs! ben voui on est mieux en vacances, on y laisse nos soucis ;-)<br /> <br /> pleins de bisous ma sev <3
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