27 août 2012
Devil inside, ou un trajet dans le RER C parmi d'autres (qui semblent bien loin désormais!) (titre à rallonge, bonjour du jour)
Je ne la vois pas arriver, je l’entends…
Voix haut perchée, nasillarde, j’entends d’abord un rire de sorcière...
Elle a une jupe bleu marine, une veste blanche à col fourrure et des chaussures moches…
Elle s’installe en face de moi, non sans m’avoir bousculée et mis un coup de sac dans la tête…
Elle est au téléphone et dit d’horribles choses sur ses voisins… la politique... les chats... les chiens... les enfants... tous bruyants... la qualité des tomates...
Elle a un avis sur tout. Et jamais le même que le mien, on dirait.
(je lève un sourcil, et la regarde, la fixe, interloquée, songeuse).
Alors elle m'aperçoit, d'abord vaguement, puis observe le livre que je tente de lire en sa (sonore) présence (L'Année où j'ai vécu selon la Bible de A.J Jacobs, très drôle et instructif!), et me jette un œil désapprobateur… elle chuchote « oh et puis j’en ai marre de ces transports là, y’a d’ces gens dedans, pfffffffff » (merci mâdâme) elle continue sur ses collègues, et sa fille… les jugements s'enchaînent, elle dégouline d'aigreur.
Au bout de quelques (trop longues) minutes de cet acabit elle raccroche, ennnnnfin…
Nous continuons notre route, face à face, chacune avec un livre.
J’avise le titre de celui qu’elle est en train de lire, ah tiens, je l’ai lu quelques mois auparavant.
Je la vois le lire avec passion.
Elle fait des bruits avec sa bouche.
Elle fait du bruit avec ses ongles.
Elle me regarde régulièrement et fronce les sourcils, renifle (mon livre ne le plait définitivement pas).
Moi je manque de sommeil.
Je veux qu’on me laisse tranquille dans mon coin.
J’aime pas la façon dont elle tourne les pages.
Elle m’agace.
Je me reconcentre.
Je continue ma lecture.
Elle continue également.
Elle en est à la moitié de son livre.
Elle croise/décroise les jambes et me donne un coup sans présenter d'excuses.
Arrive enfin ma station, je me prépare à partir, veste, sac, livre, téléphone,…, je la vois soulagée.
Au moment où je vais pour me lever, elle étale ses jambes dans un soupir, me toise.
« elle meurt à la fin »...
(titre sur demande :-))
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